Comment l’industrie numérique pourrait réduire nos émissions de CO2 ?

Quel impact a le numérique sur les emmissions en CO2? Au regard des enjeux est-ce que le numérique est réellement un danger ou une opportunité ? Le rassemblement du World economic forum à Davos en 2020 pose les bases de cette réflexion, pour discuter des grands enjeux sociétaux et économiques du monde. C’est aussi l’occasion d’échanger entre nations, de faire un bilan sur la situation actuelle et de se projeter dans 5, 10 et 15 ans sur l’état de notre planète. L’occasion de se pencher sur la question de l’impact des usages et industries numériques sur l’environnement.

Quel est l’ampleur de l’impact écologique du numérique ?

A l’heure des récents débats sur le désastre l’écologique – relayé largement dans les médias – avec comme figure de proue (pour ne pas dire pop) le phénomène « Greta Thunberg », je me pose la question de l’impact environnemental de nouveaux usages digitaux sur la planète.

Vous n’êtes pas sans le savoir, nous accumulons déjà depuis plusieurs années une dette écologique qui chaque année se creuse.

L’objectif de cette analyse n’étant pas de faire l’apologie de la fin du monde ou de débattre de thèses collapsologiste. Tout à chacun admettra que nous avons une étape critique dans l’Humanité où les actions que nous entreprendrons aujourd’hui auront des répercussions importantes pour les générations futures.

Même si aujourd’hui le constat n’est pas très réjouissant, il reste néanmoins des leviers d’actions importants pour à minima limiter la casse jusqu’à inverser la vapeur. Tout dépendra de notre capacité à agir à grande échelle.

L’industrie du numérique est , pour moi , une des solution. En septembre 2018 un groupe de CEO du numérique à signé Le Exponentional Climate Action roadmap listant de manière relativement exhaustive les actions à mener d’ici à 2030 pour atteindre l’objectif des accords de Paris.

Mise à jour en 2019, cette liste incorpore 36 actions concrètes pour les institutions et organisations visant à limiter les gaz à effet de serre de 50%. Des signaux assez positif sont à retenir de cette étude :

  • Les technologies – peu coûteuses – d’énergie solaire, éolienne et de batteries permettent une , restent des alternatives soutenables si elles maintiennent leur développement. Elles suffiront à réduire de moitié les émissions provenant de la production d’électricité d’ici 2030.
  • La croissance des véhicules électriques pourrait atteindre 90% de part de marché d’ici 2030 si elle est maintenue, mais seulement si des politiques énergiques soutiennent cette direction.
  • La technologie numérique reste un joker. Cela pourrait favoriser une transformation rapide de nos systèmes économiques ou augmenter les émissions.

Quatre moteurs de la transformation rapide convergent: la montée des mouvements sociaux, l’augmentation du nombre de pays débattant d’un objectif de zéro net à l’horizon 2050, la logique économique de la transition rapide et la rapidité de l’innovation technologique.

Le secteur du numérique un levier majeur de la transition écologique ?

Cette feuille de route explore comment la carbon law peut être mise en œuvre dans tous les secteurs clés de l’économie mondiale. Dans ce rapport, on y découvre que le secteur des technologies numériques est probablement le vecteur le plus puissant au monde pour accélérer les actions en vue de stabiliser les températures mondiales bien en dessous de 2 ° C.

En effet, le secteur numérique est déjà sur la bonne voie pour réduire ses propres émissions, qui représentent 1,4% du total mondial, avec la possibilité de réduire encore de moitié ses émissions mondiales d’ici 2030.

Au delà de ce phénomène, l’économie numérique peut également jouer un rôle moteur dans l’accélération de la demande d’énergie 100% renouvelable, car très gourmande en énergie pour faire tourner les infrastructures, et à moindre coût.

De la même manière, l’impact que peut avoir une utilisation raisonnée des énergies renouvelables dans l’industrie numérique, les nouveaux services digitaux pourraient avoir un impact dans l’économie globale.

En effet les technologies numériques pourraient contribuer à réduire les émissions mondiales de carbone de 15% – soit 1/3 de la réduction de 50% requise d’ici 2030 – grâce à des solutions dans les domaines de l’énergie, de la fabrication, agriculture et utilisation des sols, bâtiments, services, et des transports.

Cette réduction correspond à l’empreinte carbone actuelle combinée de l’UE et des États-Unis !

Toutefois cela sera possible uniquement si les organisations décident d’engager de profondes transformations dans leurs modèles d’organisations.C’est à travers la quatrième révolution industrielle – en particulier grâce à la 5G, l’Internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle (IA) – que le secteur numérique pourra accélérer le rythme du changement.

Plus de technologies pour plus de progrès, mais à quel prix ?

Plus nous avançons dans la recherche et plus les technologies deviennent accessibles et diffusent.L’exemple classique est celui de la puce de silicium, celle qui équipe la pluspart des équipements informatiques, plus communément appelée processeur.

Depuis le milieu des années 1960, la puissance des puces informatiques a doublé tous les 18 à 24 mois, tandis que le prix a été divisé par deux (conformément à la loi de Moore, qui a inspiré la carbon law).

Toutes ces technologies, du développement du cloud computing en passant par les télécommunications comme la 5G, permettent d’accéder à toujours plus de services dans des endroits toujours plus reculés. Sera t’on capable de maitriser le coût associé à ces nouvelles technologies ?

Par exemple, les discussion actuelles sur les véhicules autonomes, combinant des technologies d’intelligence artificielle, de 5G et de propulsion éclectique.

Ici, la 5G est une technologie essentielle pour la sécurité, l’efficacité et la fiabilité dans cet espace. Les véhicules sans conducteur vont accélérer le passage du modèle commercial traditionnel de possession de véhicules à la mobilité et au transport en tant que service. Cela signifie que moins de personnes posséderont une voiture, plutôt que de commander des trajets partagés à partir de véhicules électriques sans conducteur ou de prendre un bus sans conducteur.

Pour résumer, chaque décision à une contrepartie.

Pas de transition écologique numérique sans sobriété. 

Pris ensemble, cela ne nécessitera rien de moins qu’une transformation économique mondiale et un leadership climatique à tous les niveaux, issus des villes, des pays et des entreprises.

La numérisation transforme déjà l’économie mondiale en levant des barrières à l’entrée dans tous les secteurs. Nous observons tous les jours que les innovations dans les technologies de l’information et les biotechnologies ont le potentiel de réaliser un avenir durable et plus riche pour tous.

Le grand défi pour l’humanité est de veiller à ce que les technologies innovantes aient un objectif clair pour notre planète et pour tous ceux qui y travaillent.

Si nous adoptons un cadre intégré pour l’innovation durable dans les limites planétaires de la population et de la planète , alors la carbon law pourra devenir une réalité.

Source : https://www.weforum.org/agenda/2019/01/why-digitalization-is-the-key-to-exponential-climate-action/

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